Pour la carte de France des paysages de
Canelle, je vous propose de découvrir le
monument des Mobiles à
Marseille.
Ce monument se trouve en face de l'église St Vincent de Paul, dont je vous parlerai dans un autre article, construit par le sculpteur
Jean Turcan (1846-1895). Il commémore le sacrifice de plus de mille "enfants des Bouches du Rhône" qui furent enrôlés dans la guerre franco-prussienne de 1870-1871.
Au sommet, l'allégorie de la "France armée", statue en bronze,
Autour, un cortège de 17 soldats illustrant les différents corps d'armée.....
Détails de visage......
A la base de la composition, 4 cartouches des villes de Marseille, Aix, Arles et Tarascon sont illustrées par leur blason.....
Les noms des chefs-lieux entourent la base.....
..... tandis que le piédestal est ponctué de diverses inscriptions......
"
Devant l'impossibilité de graver sur ce monument les noms de tous nos concitoyens tombés pour défense de la patrie, le comité......"Extrait du discours prononcé par le Général Thiery lors de l'inauguration du monument des Mobiles
à Marseille le 26 mars 1894, sur le 4ème bataillon des Mobiles des Bouches du Rhône.
……. J'ai plus particulièrement à vous entretenir du 4ème bataillon des Mobiles des Bouches du Rhône, qui a fait partie de l'armée de la Loire. …
…le 4ème bataillon formé à Marseille à l'effectif de 1200 volontaires est parti de cette ville le 12 octobre 1870 ; il a été dirigé sur Tours, où il est arrivé le 14.
….le 22 novembre, il fut envoyé au camp de Conlie, et de là, il prit part à plusieurs marches sous les ordres de différents généraux se dirigeant vers Orléans.
.......Après avoir assisté à divers engagements, c'est le 6 janvier 1871 que le 4ème bataillon a reçu son véritable baptême du feu. Ma brigade, les 2ème et 3ème division, avait reçu la mission de barrer aux Prussiens venant de Vendôme, la route de Saint Calais.
Sans faire l'énumération des corps placés sous mon commandement, j'avais à mettre en ligne 3000 hommes et 3 pièces d'artillerie dont les caissons étaient à demi épuisés ; pas de cavalerie, avec un front de 8 à 9 kilomètres à observer et à défendre. 2000 hommes furent affectés à la défense d'Azay, et nous avons eu à lutter contre un assaillant fort de 10 à 12000 hommes, éclairés par une cavalerie entreprenante, appuyés par 12 pièces d'artillerie de gros calibre, et commandé par le prince Frédéric-Charles en personne. Pour l'intelligence de ce qui va suivre, il est nécessaire de dire qu'un ruisseau, le Boulou, coule au fond d'une étroite vallée à pentes douces qui couvrait le front de la défense. La route de Vendôme descend du plateau de la rive gauche, pour remonter sur le plateau de la rive droite, et à peu près sur le centre de la position défendue. Comme points d'appui de la ligne : sur la droite, la ferme de la Galette, sur la gauche le village d'Azay. Il est indispensable pour pénétrer au cœur de l'action, de dire que 300 disciplinaires, dont la conduite fut héroïque, occupaient la ferme de la Galette et que la défense du village d'Azay, était confiée à 2 compagnies du 4ème bataillon de Marseille. Les autres compagnies de ce même bataillon, couronnaient la crête du plateau de la rive droite, et en occupaient en partie les pentes du coté de l'ennemi……..
Ici permettez-moi un souvenir ; sur ce terrain battu par les obus et les balles, un brave sous-officier du 4ème bataillon, commandait à sa section plusieurs feux de salve , qui bien ajustés, produisaient des ravages visibles dans les rangs de l'ennemi. Mais le soir de la bataille, blessé mortellement, il se déclarait content de son sort, après les félicitations qu'il avait reçues publiquement. Honneur donc à ce modeste héros. Nous voici au village d'Azay, occupé par 2 compagnies du 4ème bataillon. Dans la défense du poste qui leur avait été assigné, elles furent à la hauteur et résistèrent à plusieurs attaques par des forces bien supérieures. Elles se défendirent pied à pied, de maison en maison, et parfois à la baïonnette. Forcées d'évacuer le village, les débris de ces compagnies prirent position plus en arrière. Le nombre des morts, blessés ou prisonniers dans ces deux compagnies, attestent la ténacité de la résistance. Le combat engagé sur toute la ligne à dix heures et demie du matin, n'a pris fin qu'à la nuit venue. Après des alternatives de revers, les deux adversaires ont conservé leur position respective, toutefois, la ferme de la Galette et le village d'Azay, restant au pouvoir de l'ennemi. Mais je peux affirmer que chacun a fait bravement son devoir. Les rapports du 4ème bataillon accusent 120 Mobiles tués, blessés ou disparus ; de plus, 4 officiers tués et 4 officiers blessés…. Du coté de l'ennemi, des pertes qui furent durement ressenties en Allemagne même : 2 généraux et un colonel tués, un quarantaine d'officiers blessés et environ 1000 à 1200 hommes mis hors de combat. Tels sont les résultats approximatifs matériels de ce combat du 6 janvier 1871.
Un article un peu long, mais les héros de cette guerre méritaient bien cet hommage!
Très bonne après-midi Anne.